Besoins de commercialisation et de production pour la planification des ventesLe producteur va faire sa planification de production. Pour ce faire, il se base en général soit sur ses prévisions de vente soit sur une surface / quantité d’une culture donnée à produire.
Dans un cas, il définit les semaines où il a besoin de livrer ses produits. Dans l'autre, il définit une surface de production de légumes à une semaine donnée. C’est la phase préliminaire sur laquelle va se baser le reste de la planification.
Cette partie incombe entièrement au producteur. Il faut bien comprendre dès le début que l’intelligence artificielle et ses technologies ne sont pas des solutions miracles et ne sont pas là pour donner des ordres au producteur. Ce sont des technologies qui sont là pour l’accompagner dans ses choix. Il faut voir ces choix comme une base de travail pour les algorithmes.
Comme nous l’avons dit précédemment, les algorithmes ont besoin de données pour fonctionner et les choix de l’utilisateur sont des données sur lesquelles nous allons capitaliser pour lui proposer les meilleures solutions.
Choix des variétésIl existe énormément de variétés. Appartenant pour la plupart à divers distributeurs de semences, faire un choix pour l’utilisateur peut être difficile surtout quand il débute. Pour l’aider à faire ses choix nous pouvons utiliser ce que nous appelons un algorithme de recommandations. Comment est-ce que cela fonctionne ? C’est simple, nous allons partir d’un ensemble d’informations propres à la ferme, c'est-à-dire le contexte de culture comme celui défini dans l’article précédent. L’objectif va être en premier lieu de proposer des variétés de la culture choisie en fonction du contexte cultural (ex : on va proposer pour un contexte de culture sous abri des variétés qui s’adaptent bien à ce mode de culture). De plus, nous pouvons aussi faire le choix de proposer aux utilisateurs des variétés qui seraient proches des variétés qu’ils ont déjà commandé. La proposition aurait pour but de faire connaître des variétés que l’utilisateur ne connaît peut-être pas encore et qui sont en adéquation avec son contexte de culture. De plus, la diversité de variétés peut être bénéfique dans la préservation de la santé du sol et dans la lutte contre certains bioagresseurs.
Choix des ITKEn plus du choix de la variété, aider au choix d’un ITK de référence plus proche des pratiques culturales de la ferme peut permettre d’accompagner l’utilisateur dans ses choix de planification. Par exemple, la caractérisation d’une parcelle comme étant une serre va permettre de proposer en priorité des ITK avec des données liées à un mode de culture sous abri. De même proposer un ITK intégrant une période de conservation lorsque la production prévoit une vente sur un long terme.
Placement dans le tempsSi l’utilisateur choisit le moment où il décide de vendre, nous pouvons l’aider à calculer la date d’implantation de sa culture d’après la durée de maturation de celle-ci, c'est-à-dire la période de temps pendant laquelle la plante va croître jusqu’à être en mesure d'être récoltée. Pour l’analyse des données, on peut aussi prendre en compte la problématique météorologique, les caractéristiques pédologiques, la zone géographique, etc.
Placement dans l’espaceChoisir la disposition des plantes dans l’espace peut être ardu, surtout quand le producteur commence à avoir plus d’une dizaine de cultures en même temps, ayant toutes des temps de maturation différents et restant à la parcelle pendant des périodes différentes.
Nous pouvons l’assister dans le choix de son assolement en fonction de divers paramètres ou variables.
La rotation / Succession culturale : la rotation des cultures fait partie des règles agronomiques de base pour garder un terrain le plus fertile et sain possible. Arriver à prédire si une succession est favorable et pourquoi peut aider l’utilisateur dans son placement
L’association culturale : le principe est de faire cohabiter des cultures pour qu'elles répondent ensemble à des problématiques de la ferme (besoin de diversification, gestion d’un bioagresseur…). Certaines cultures forment une association plutôt positive avec une espèce donnée alors que d’autres seront désavantagées par cette association (ex : compétition pour les ressources en eau et lumière).
Le mode de culture et la nature de l’irrigation : une parcelle va avoir un “mode de culture” donné : plein champ ou sous abri (tunnel, serre…). Elle aura potentiellement aussi un système d’irrigation en place : goutte à goutte, aspersion, etc. Il conviendra donc de proposer des cultures qui soient adaptées aux installations déjà présentes sur la parcelle.
Les caractéristiques de sol : le type de sol peut fortement influer sur le développement et la bonne santé de la culture. Il est donc important de prendre en compte ce facteur dans la proposition d’ITK associés à une culture (ex : ITK dont la culture se situe en sol argilo-limoneux).
Les besoins de la culture : c’est lié à la succession culturale. Si on place des cultures très gourmandes en termes de nutrition minérale (fertilisation) les unes après les autres, il est très probable que cela épuise les ressources nutritives du sol et donc sa santé globale, ce qui aura des répercussions sur le potentiel agronomique de la parcelle. Il en sera de même pour les ressources en eau si l’on fait se succéder des cultures très gourmandes en nutrition hydrique. Prendre en compte les besoins des cultures d’une rotation est donc indispensable dans un outil d’aide à la décision.
Ces variables et le nombre de cultures comme de parcelles et de planches va très rapidement complexifier les calculs ! Ici, la machine va aider en réalisant et comparant les calculs pour arriver à une proposition de type score pour l'implantation :
- Ex : pour une tomate cœur de bœuf → parcelle sous abri N°2 , score de 77% en comparaison à parcelle sous abri N°3 d’un score de 65%...
Ici l'algorithme ne dit pas qu'il faut implanter ici ou là mais qu'ici cela paraît plus favorable sur la base des règles métiers qui ont été données.
Une problématique forte de l’agriculture est finalement le manque de données de production qui sont utilisables et disponibles, ainsi que le fait que ces données soient “comparables” entre elles.
Pour arriver à faire les meilleures recommandations, nous comptons utiliser les technologies du web sémantique pour apporter de l’information. L’objectif étant de d’avoir de meilleurs résultats. Ces technologies vont nous permettre de modéliser l’information, d’agréger simplement de la connaissance et d’introduire des règles métiers pour ainsi pouvoir améliorer les résultats des algorithmes. Ces algorithmes pourront mieux faire face à la diversité des modèles agricoles en étant adaptables et évolutifs et en prenant en compte tous les paramètres requis pour réaliser une bonne planification qui sont la connaissance d’une part et l’analyse de l’historique d’une autre part.